Et si…

La citation de Daniel HAMELINE, nous incite à reconsidérer le rôle de l’école dans l’apprentissage des connaissances, car s’il est vrai qu’elle constitue un lieu privilégié d’instruction et de formation, elle n’échappe pas pour autant à un contexte social féroce où le regard de l’autre définit le degré d’estime de soi et où l’absence de réussite est perçue par le jeune comme une preuve de son incompétence, voire même de son manque d’intelligence.

Et si l’on changeait d’approche ? Apprendre, n’est-ce pas justement  accepter de se mettre en danger en se détachant de ce que l’on connaît, pour appréhender des savoirs nouveaux, quitte à ne pas réussir ? A condition, bien-sûr, que le jeune évolue dans un contexte où l’acquisition des connaissances ne s’inscrit pas dans un rapport de forces apprenant/enseignant, mais dans le désir de progresser et de faire progresser.

Si les élèves hésitent à apprendre, c’est parce qu’ils ont le sentiment que l’apprentissage des savoirs leur incombe totalement, alors qu’en tant que pédagogues, nous en portons aussi la responsabilité, si nous considérons que notre mission ne consiste pas uniquement à « apprendre » dans le sens « d’enseigner », mais à « faire apprendre ».

C’est peut-être cette distinction qui, au sein des écoles par alternance, assimile davantage les enseignants à des formateurs, au même titre que les tuteurs en entreprise, qu’à de purs détenteurs du savoir, exerçant dans le cadre d’un objectif commun : celui d’accompagner le jeune dans l’apprentissage d’un métier.

Mais dans ce contexte, où la formation semble servir avant tout un projet professionnel, comment redonner sa place à l’enseignement général ? Pour tenter de répondre à cette question cruciale, nous avons mis en place, depuis quelques années, à l’IFA A. CHAUVIN, une pratique pédagogique qui consiste à faire émerger du contexte professionnel des jeunes, des points de culture générale afin de les convaincre de ses apports dans l’exercice du métier et partant, de les acheminer vers sa réappropriation, qui, à plus ou moins long terme, devrait avoir une répercussion positive sur l’appréhension de l’enseignement général dans son ensemble. Une belle aventure qui commence à porter ses fruits !

Adriana

Adriana Quijoux, enseignante-formatrice, IFA A. Chauvin.
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