Le déroulé
La première journée (27 juin) est dédiée aux enseignants des écoles de la CCI Paris Ile-de-France et se déroulera sous la forme d’ateliers. Douze ateliers portant sur des thématiques pédagogiques clés seront ainsi proposés (3 à choisir) pour partager ses questionnements et bénéficier d’éclairages conceptuels. Un atelier aura lieu en fin d’après-midi pour nous faire vivre une expérience collective.
La deuxième journée (28 juin) accueillera l’ensemble des membres de la communauté éducative de la CCIR. Elle démarrera par une matinée de conférences sur les grands défis mondiaux, actuels et à venir, de l’enseignement et leur impact sur le métier d’enseignant. L’après-midi sera consacrée à des sessions d’approfondissement des ateliers de la veille pour co-construire des pistes de solutions concrètes, ainsi qu’à l’intervention d’un témoin qui viendra nous faire partager son engagement éducatif à travers un dispositif pédagogique innovant. Pierre Trouillet, directeur général de la CCI Paris Ile-de-France, viendra clôturer l’université d’été des enseignants.
Télécharger le programme (PDF)
Les ateliers



Tout le monde s’accorde aujourd’hui à reconnaître la valeur de l’évaluation formative (débat sur les notes, constante macabre, livret de compétences…). Or, dans les pratiques, dans les représentations, l’évaluation, symbolisée par la note, est bien souvent utilisée, perçue comme une sanction, quand bien même elle est assortie de commentaires, d’explications à visée formative.
Comment passer de l’évaluation-sanction à l’évaluation formative ?Cela implique-il de changer de paradigme en éducation ? Quel est le statut de l’erreur dans la formation ? Que veut dire évaluer, noter, contrôler ? Peut-on aller jusqu’à la co-évaluation et l’auto-évaluation ?
Au cours de cet atelier, nous pédagogues, nous nous interrogerons sur notre rapport à l’évaluation et sur la place que nous laissons au droit à l’erreur dans les apprentissages.

Psychopédagogue, tour à tour enseignant du primaire au supérieur universitaire, chercheur, formateur d’adultes, auteur de plusieurs ouvrages, François-Marie Gérard est directeur adjoint du BIEF*. Il est particulièrement intéressé par toutes les problématiques liées à l’évaluation (évaluation de projets, de systèmes, de compétences, d’actions de formation, etc.) et à l’opérationnalisation de projets fondés sur l’approche par les compétences.
* Le BIEF (Bureau d’ingénierie en éducation et en formation, Louvain-la-Neuve) est un organisme de conseil en éducation et en formation. Il propose une expertise pluridisciplinaire, tant dans le champ de l’enseignement que dans celui de la formation en entreprises privées ou publiques.



«Pour penser grandement, il faut errer grandement », écrivait le philosophe Heidegger. De nos jours, la dialectique du proche et du lointain ne se réduit plus seulement au Papou ou au cannibale, à cet Autre pensé comme radical, car issu d’une culture lointaine et difficilement accessible.
Au contraire, l’Autre s’incarne dans la proximité et dans toutes les figures du possible (Autre de nationalité, Autre de genre, Autre de formation, Autre de discipline …).
En traversant constamment notre quotidien, la problématique interculturelle réinterroge nos savoir-faire et nos savoir-être, notre façon de nous relier au réel, au monde, aux autres, au temps, à l’efficacité... Elle questionne notre rapport à l’altérité et l’écart dont nous sommes capables pour faire l’apprentissage de l’Autre, considérant que tout monde humain, si étrange qu’il nous paraisse, n’est jamais qu’une variante d’une série de mondes possibles qui inclut nécessairement le nôtre. «Errer grandement» revient donc, en premier lieu, à se détacher du filtre parfois limitant de nos propres certitudes, représentations et croyances.
Cet atelier aura pour objectifs de questionner l’interculturalité comme nouveau vecteur pédagogique. Sous ses formes multiples, comment l’appréhender ? Qu’interroge-t-elle en nous, dans nos manières de faire et d’être ? Et surtout qu’en faire ? Comment l’intègre-t-on dans les apprentissages ? Comment tirer parti de toute sa richesse ?

Spécialiste de la Chine où elle vécut pendant 17 ans, docteur en anthropologie religieuse, Sandrine Chenivesse enseigne la pensée chinoise à l’IEP d’Aix-en-Provence, à Sciences-Po Paris et au Collège coopératif de l’Université Paris 8 de 2006 à 2012. Elle donne régulièrement des conférences sur le monde chinois et la question de l’interculturalité. Par ailleurs psychosociologue clinicienne, elle intervient également en entreprise, ainsi que dans le champ de la santé physique et mentale, dans le champ carcéral, et plus largement du travail social (éducateurs spécialisés, insertion de publics en situation de précarité ou de difficulté…).



Absentéisme, retards, devoirs non rendus, portables dans les amphis ou dans les salles de classe … nous avons tous été confrontés à ce type de comportements perturbateurs, à ces manquements à la règle qui régit la vie de classe ou le vivre ensemble dans l’école.
Que faire dans de telles situations ? Faut-il lutter contre ces symptômes, les sanctionner pour responsabiliser ? Peut-on, au contraire, imaginer de les accueillir pour en faire quelque chose qui devienne créateur de valeur ?
Et si, finalement, la question qui se dissimulait derrière ces comportements était celle du sens…. Et si, ces comportements nous invitaient plutôt à organiser une vie de classe qui vaille la peine d’être vécue, autant pour les élèves, les étudiants que pour les équipes pédagogiques ? Et si "responsabiliser" ne signifiait pas obtenir "un certain comportement", mais bien plutôt apprendre aux jeunes à construire eux-mêmes les institutions qu'ils habitent, à se donner eux-mêmes, avec les enseignants et l'ensemble de la communauté éducative, les règles du vivre ensemble?

Instituteur puis professeur des écoles, Marcel Thorel est membre du mouvement Freinet (ICEM-pédagogie Freinet, laboratoire de recherche coopérative de l’ICEM, secteur mathématiques). Il intervient en tant que formateur et consultant pédagogique pour divers organismes (CLEF-collège-lycée d’enseignement Freinet à La Ciotat, villes de Charleroi, Gand, Genève, UNICEF en Guinée). Ses activités récentes le mènent en Guinée où il a participé à la fondation de l’Association Réussir Ensemble et du CIPAC (Centre international de formation aux pédagogies actives), pour les pays francophones de l’Afrique de l’Ouest, partenaires de l’UNICEF, de l’Ambassade de France à Conakry, du Ministère de l’Education guinéen.
Marcel Thorel animera cet atelier avec Luca Paltrinieri, chercheur au CIRPP, Centre d’innovation et de recherche en pédagogie de Paris. Philosophe, docteur de l’ENS Lyon, spécialiste de Michel Foucault, Luca Paltrinieri a, dans le cadre de ses activités au CIRPP, accompagné une équipe de TECOMAH dans une recherche-action sur la sanction éducative.



Le monde est certes de plus en plus complexe à appréhender, et les métiers professionnels quels qu’ils soient se sont également complexifiés. Mais pouvons-nous faire entrer toute cette complexité dans nos maquettes pédagogiques, nos programmes, nos séances de cours ? Bien sûr que non !
Et pourtant, nous sommes quotidiennement confrontés à cette problématique, lorsque nous devons intégrer de nouveaux savoirs ou de nouveaux dispositifs dans nos maquettes. Contraints d’opérer sans cesse des arbitrages parce que nous n’arrivons pas à finir le programme, nous nous limitons dans nos envies d’expérimenter, dans notre prise d’initiatives, …
… pour finalement prendre conscience que les temps d’enseignement sont toujours trop réduits par rapport à la masse des connaissances à transmettre.
Dès lors, est-il possible de sortir de cette tension ? Est-il possible de faire son deuil du « tout savoir », du « tout apprendre », sans mettre en péril la réussite de nos élèves, et en particulier la réussite aux examens ? Allons-nous enfin nous autoriser au « lâcher prise » ?
Au cours de cet atelier, nous nous interrogerons sur :
- les savoirs utiles aux élèves et les savoirs déjà disponibles chez eux ;
- les temporalités éducatives (temporalité des savoirs, temporalité de l’enseignement, temporalité de l’apprentissage), entre chronos (le temps qui s’écoule) et kairos (les moments propices),
- les rythmes : la cadence (toujours la même et décidée par un autre) et le rythme (qui suppose des inspirations et des expirations, centré sur soi), le plein (des maquettes, des programmes) et le vide (qui n’est pas si creux).

Après une double formation littéraire et linguistique, Rozenn Guibert s’est formée en psychosociologie et en didactique. Elle a été responsable au CELSA puis au CNAM de formations d’adultes en communication et en particulier d’une formation de formateurs en communication. Elle est également intervenue dans différents collèges coopératifs. Ses recherches portent sur les formations d’adultes à l’écriture et les questions de représentations, de pratiques et d’identités. Ce travail a conduit Rozenn Guibert à penser, en formation d’adultes dans les domaines des sciences humaines, les arbitrages de contenus, de savoirs, de compétences…
Rozenn Guibert animera l’atelier en compagnie de Ahcène Oumeddah, formateur à Gobelins et professeur référent du CIRPP.



Qu’est-ce qui se passe quand un groupe d’apprenants, tous charmants dans le face-à-face se chaotise et devient intenable ? Lorsqu’on interroge les étudiants, on entend : un tel sait tenir le groupe parce qu’il fait peur, tel autre est captivant ou bien « arrive à nous faire bosser ». Parfois le même enseignant a beaucoup de succès dans une classe et aucun dans une autre.
Quoi qu’il en soit : c’est la dynamique de groupe qui est en cause et ce qui agit sur elle. Il n’y a certainement pas une façon unique d’obtenir de l’attention et de faire travailler les étudiants. Tout dépend de ce que l’on veut obtenir (le projet de l’institution, le sien et celui des élèves) et des moyens que l’on peut mobiliser au service de ces projets, y compris en souplesse organisationnelle, en savoir-faire du professeur et en « environnement d’apprentissage ».
- Identifier les facteurs externes et internes qui interviennent sur la dynamique des groupes.
- Faire un début d’apprentissage de la lecture de la dynamique de groupe en situation.
- Evoquer d’autres façons de travailler en groupe, différentes des trois approches classiques que sont le cours magistral, le dialogue didactique et les exercices d’application.
Tels sont les principaux axes de réflexion que nous aborderons au cours de cet atelier.

Sophie Lecloux est conseillère pédagogique au Centre de soutien à l'enseignement à l'Université de Lausanne depuis janvier 2013. Titulaire d'un master de sciences de l'éducation de l'Université libre de Bruxelles (ULB), elle a passé 7 ans en tant que conseillère pédagogique dans différentes facultés de l'ULB (ingénieurs, psychologie, information et communication, kinésithérapie, droit). Ses missions principales sont l'accompagnement des équipes d'enseignants dans la réforme de leurs programmes, la formation et le conseil auprès des enseignants, l'analyse et l'accompagnement des résultats des évaluations des enseignements.



Mon cours intéresse-t-il mes étudiants ? Pourquoi lisent-ils leurs textos avec plus d’attention que mon polycopié ? Pourquoi sèchent-ils les séances de TD ? Jusqu’où dois-je aller pour les motiver ? Qu’est-ce qui les incite à choisir la voie du moindre effort ? Quelle place donner aux étudiants dans mon enseignement ? Qu’est-ce qui a le plus d’impact sur leurs apprentissages : ce que je fais, moi, ou ce que font mes étudiants ? Obtenir le diplôme ou apprendre : qu’est-ce qui est le plus important pour mes étudiants – et pourquoi ?
Les réponses à ces questions ne sont jamais simples ! Dans cet atelier, nous essaierons d’identifier et de justifier tous ensemble les bonnes pratiques qui stimulent l’engagement de nos étudiants. Chaque participant pourra ensuite déterminer les facteurs et les outils qu’il privilégiera dans ses propres enseignements.

S'inspirant des mots de Jean Rostand « Former les esprits sans les conformer; les enrichir sans les endoctriner; les aimer sans les enrôler; leur communiquer une force dont ils puissent faire leur force; les séduire par le vrai pour les amener à leur propre vérité et leur donner le meilleur de soi sans attendre ce salaire qu'est la ressemblance », docteur en informatique de l'Université catholique de Louvain (UCL), titulaire d'un diplôme complémentaire en pédagogie universitaire, Christine Jacqmot s'est investie depuis 1998 dans la pédagogie active, s'intéressant tant aux facteurs porteurs d'un apprentissage de qualité qu'à la formation des enseignants. Elle est aujourd’hui en charge de la coordination des évaluations des enseignements et des programmes de l'UCL au service de la qualité.

Professeur émérite d'informatique à l'UCL, Elie Milgrom a participé à la mise en œuvre de pédagogies actives au sein de l'Ecole Polytechnique de Louvain. Il a également contribué à la mise en place de cycles de formation à destination des enseignants(-chercheurs) désireux de se perfectionner sur le plan professionnel.



Dans une salle de classe configurée linéairement, avec des tables alignées les unes derrière les autres, dans quelle mesure suis-je capable de mettre en place des activités pédagogiques et de tisser une relation pédagogique avec mes étudiants ? Comment parvenir à s’adresser à l’ensemble des élèves ? Quelles relations est-ce que j’entretiens avec ceux du premier et du dernier rang ? Quelle posture est-ce que je renvoie à mes étudiants ?
Autant de questions que se posent souvent les enseignants et qui nous amènent à réfléchir à des dispositions alternatives dans les salles de classe. Plusieurs expériences internationales convaincantes seront présentées et discutées dans cet atelier. Nous montrerons que l’apprentissage relève de mécanismes complexes mais qu’il suffit parfois de changer quelques éléments dans l’environnement physique pour qu’il soit largement amélioré.

Docteur en sciences économiques, Stéphane Justeau enseigne depuis 10 ans à l'ESSCA, école de management, en formation initiale comme en formation continue. Sensible à la qualité de l'apprentissage, il a été formé à la pédagogie universitaire à l'université de Lausanne puis à l'Open University. Il est aujourd'hui responsable du Centre de pédagogie et de soutien à l'enseignement de l'ESSCA. Il est par ailleurs conseiller pédagogique associé à l'Université de Lausanne.



Alors que des révolutions technologiques bouleversent les habitudes et rendent accessibles au plus grand nombre, à tout instant et en tout lieu les savoirs théoriques et appliqués qu’aucun savant ne pourrait maîtriser et qu’aucune bibliothèque ne pourrait contenir, la relation entre enseignants et élèves autour du numérique a du mal à évoluer.
Des changements structurels fondamentaux dans l’enseignement supérieur à l’échelle globale se façonnent. L’enseignement digital à distance connaît une croissance étonnante grâce, notamment, aux initiatives de grandes universités outre-Atlantique qui mettent gratuitement en ligne des cours qu’elles font habituellement payer.
Dès lors, il devient de plus en plus évident que le monde ne s’intéresse plus à ce que nous savons, le savoir étant en partie délocalisé dans des machines, mais plutôt à ce que nous savons faire. Former les élèves demande donc une refonte partielle du modèle du cours classique.
L’introduction de tablettes dans la salle de classe et à la maison donne accès à un panel très large de ressources comme des cours, des articles, des vidéos ou des jeux et des outils d’auto-évaluation comme des questionnaires et des simulations.
Dès lors que des supports pédagogiques sont disponibles sous différentes formes, il est possible de repenser le rôle de l’enseignant en classe. La posture du professeur peut alors basculer, passant d’acteur central à celui d’accompagnateur expert. La relation verticale d’organisation des apprentissages devient horizontale, permettant une implication et une interactivité plus grande de tous les participants. La participation active des élèves sous la forme d’un apprentissage par la recherche et d’un apprentissage « en faisant » apporte une dynamique profitable à tous.
L’atelier proposé permettra d’introduire l’usage d’outils technologiques comme support d’apprentissage, et de comprendre ce que cela implique pour la relation enseignant-élèves.

Docteur en physique, spécialisé dans l’étude d’interactions atomiques et moléculaires, Amodsen Chotia est actuellement chargé de mission à l’Institut innovant de formation par la recherche (Paris Descartes) et est manager du projet européen Citizen Cyberlab. Il développe l’utilisation d’outils numériques innovants pour l’éducation, de jeux et des sciences participatives pour aider la recherche et apprendre autrement. Il enseigne la physique au Centre de recherche interdisciplinaire et effectue des interventions sur les jeux et l’apprentissage autour du numérique.



Dans la plupart des disciplines, les pédagogues doivent enseigner à des groupes de plus en plus nombreux et avec des niveaux très hétérogènes. Certains élèves s’ennuient en cours et s’évadent dans un ailleurs ; d’autres disent ne rien comprendre et se sentent dépassés.
Comment permettre à chacun de trouver sa place et de sentir reconnu ? Le nombre, l’hétérogénéité peuvent-ils constituer des sources de richesse pour les apprentissages ? Comment penser des situations d’enseignement/d’apprentissage qui produisent des formes de pédagogies différenciées et/ou coopératives plus efficaces pour les apprenants ?
De nombreuses expérimentations existent : tutorat entre pairs, apprentissage mutuel, organisation coopérative, différenciations…Cet atelier sera l’occasion de réfléchir sur les enjeux de l’apprentissage mutuel, du travail individualisé en contexte collectif.

Institutrice, puis professeure des écoles, Florence Saint-Luc a exercé différentes responsabilités au sein de l’Institut Varois de l’Ecole Moderne à partir de 1982. Elle a participé à la création du secteur international de l’Institut Coopératif de l’Ecole Moderne en 1992, et a assuré des actions de formation initiale et continue des enseignants en France et à l’étranger. Elle a repris ses études en sciences de l’éducation en 2005, et a obtenu son doctorat en 2011. Sa thèse porte sur la constitution d’une recherche collaborative internationale sur la formation des enseignants et de leurs formateurs. Elle est actuellement chargée de cours à l’université d’Aix-Marseille tout en travaillant à ¾ temps dans une école maternelle près de Toulon.



La valeur formative de l’expérience, longtemps sous-estimée et dévalorisée par rapport aux formations diplômantes et opposée à celles-ci, se voit aujourd’hui réhabilitée. Elle s’invite dans les formations académiques. Le thème de cet atelier est donc d’une grande actualité dans ce moment de transformation de nos conceptions de la formation.
Quelles sont les conditions (organisation, dispositif, pédagogie, environnement..) pour que l’expérience puisse être identifiée, exprimée, partagée, réfléchie et valorisée ? Comment identifier les différentes dimensions formatives de l’expérience ? Par exemple, toute expérience formative n’est-elle pas dans le même temps une expérience identitaire ? Comment repérer le rôle de l’expérience dans notre formation ? Comment l’amplifier et en tirer le meilleur parti ? Au-delà d’une conception juxtapositive et cloisonnée de la formation aujourd’hui dépassée, comment la formation par l’expérience peut-elle nourrir et s’enrichir également d’autres formes d’apprentissages ? Que nous apprennent les récits d’apprentissage sur le rôle de l’expérience dans la formation
« chemin faisant » ?
L’atelier se proposera d’explorer ces questions, en s’appuyant tout à la fois sur l’expérience des participants, sur des exemples, sur les travaux existants sur ce sujet, et sur des mises en situation.

Hélène Bézille, de formation psychologue clinicienne et psychosociologue, a mené parallèlement des études de théâtre. Elle est aujourd’hui professeure en sciences de l’éducation à l’université Paris Est Créteil et intervient également dans diverses organisations. Ses travaux actuels portent sur les apprentissages informels (apprentissages autodidactes, apprentissages fortuits, apprentissages produits de façon invisible, dans la vie quotidienne, dans des contextes divers).
Hélène Bézille s’intéresse en particulier au pouvoir formateur de l’expérience ainsi qu’aux complémentarités entre cette forme d’apprentissage et les apprentissages produits dans le cadre de formations diplômantes.



L’orateur est compositeur, chef d’orchestre et interprète de son discours. Plus que tout autre locuteur, l’enseignant franchit une étape qualitative lorsqu’il accepte que la partition pourtant préparée par lui, s’écrive finalement à plusieurs voix au moment de l’enseignement.
Comment capter l'attention et l'écoute de sa classe dès ses premiers mots ? Comment bien utiliser sa voix sans la fatiguer ? Comment gérer son stress afin d’être connecté en permanence à sa salle ?Comment gérer et utiliser l'espace pour aller "chercher" son auditoire ?Et si le silence constituait une pierre angulaire de l’acte d’enseigner ?
Au cours de cet atelier, seront abordés la méthode et les outils fondamentaux pour que l’enseignant développe ses aptitudes oratoires, gagne en efficience et prenne davantage encore de plaisir dans ses enseignements.

Que ce soit auprès d’enfants, d’adultes, de professionnels ou d’amateurs, qu’il faille enseigner le piano, le chant choral ou l’art de s’exprimer en public, l’objectif de Laurence Daien-Maestripieri est toujours le même : DONNER CONFIANCE.
Après avoir enseigné au Conservatoire et dirigé de nombreux chœurs, (Chœur Amadeus de la Madeleine, Chœur des hommes des Yvelines, etc...), Laurence Daien-Maestripieri a identifié des similitudes entre les techniques propres à la direction de chœur et celles relatives à la prise de parole en public. Afin d’approfondir le sujet et de pouvoir au mieux l’enseigner, elle a participé, entre autre, à des sessions de travail avec le corps enseignant de Sciences Po Paris. Aujourd’hui, elle intervient dans de nombreuses grandes écoles, en entreprise pour des comités de direction ou encore dans des cabinets d’avocats.

Cyril Delhay croit en une chose : chacun(e) peut réveiller l’orateur qui est en lui.
Professeur d’art oratoire à Sciences Po, il accompagne aussi bien les étudiants que les dirigeants d’entreprise et les cadres. Il enseigne également aux exclus du système scolaire, travaille avec des personnes non-voyantes ou en situation de poly-handicaps.
Agrégé d’histoire et diplômé de Sciences Po, c’est sur les chemins de traverse qu’il a appris l’essentiel de ce qu’il transmet aujourd’hui, dans le mime, le cabaret, le jeu de masque et le théâtre de tréteaux.
Lors de l’atelier d’approfondissement, Laurence Daien-Maestripieri et Cyril Delhay feront appel à l’expertise de Malini Sumputh, chercheuse au CIRPP, responsable de la production académique. Malini Sumputh a notamment travaillé avec une équipe du CFI sur une expérimentation pédagogique intitulée « Guidé par aveugle », à partir de laquelle elle a développé une réflexion sur la thématique des cinq sens en éducation.



Comment fabriquer, partager et parler d'images avec des élèves ? A partir d'un exemple de dispositif de journal de bord électronique centré sur la photographie, nous discuterons de l'intérêt du recours à l'image fixe et au web dans un cadre pédagogique. Nous examinerons en particulier les effets pratiques de l'utilisation des images dans une classe : comment s'organise le rapport entre texte et image ? De quelle manière la parole de l'apprenant se trouve-t-elle libérée ? Qu'apprend-on sur la prise de vue et les procédés de création photographique ? Et comment l'appréhension de la polysémie et de la complexité des images favorise-t-elle la diffusion des savoirs ? Le présent atelier a en somme pour finalité d'apprivoiser l'image, de sorte à en faire un outil d'apprentissage accessible à tous.

Maître de conférences à l'Université Michel de Montaigne - Bordeaux 3 (Département ISIC), Yann Kilborne consacre ses enseignements et ses recherches à l’esthétique du cinéma, au cinéma interactif et à la sociologie de l'audiovisuel. Il dirige le Master Professionnel « Création, Production, Images», formation polyvalente préparant les étudiants à l'accompagnement artistique et à la production de films. Yann Kilborne, également cinéaste, s'est spécialisé dans la réalisation de films documentaires de création.
Les conférences



Le monde change, la nature même du changement évolue et la vitesse de ce changement ne cesse d’augmenter. L’éducation, la formation, que l’on a cru pouvoir maintenir isolées de ces phénomènes désormais planétaires, ne peuvent plus rester en marge.
Or, si ce changement est subi, les écoles et les communautés pédagogiques au sein de ces écoles en souffriront certainement.
La position stratégique de la direction de l’enseignement, de la recherche et de la formation de la CCI Paris Ile-de-France a été, et demeure résolument autre : garder une longueur d’avance. Depuis 2008 un laboratoire de recherche en innovation pédagogique a été créé pour aider les établissements de la CCIR à penser ce changement, à partir de leurs contraintes, dans le respect des cultures propres à chacun.
Le CIRPP et son réseau de partenaires ont identifié 7 défis éducatifs pour appréhender au mieux les changements du monde actuel :
- centrer l’enseignement sur les processus d’apprentissage,
- développer les compétences transversales non techniques « soft skills », ainsi que ce que l’on appelle les « méta- compétences », par exemple la capacité d’apprendre à apprendre en situation,
- assurer l’employabilité des diplômés, qui inclut bien sûr l’enjeu du premier emploi, mais aussi la capacité à se former tout au long de la vie,
- l’internationalisation des programmes et des institutions de formation,
- la prise en considération effective de cette notion d’apprentissage « tout au long de la vie »,
- la carence de formation pédagogique des enseignants,
- la nécessaire capacité à capter des financements.
Cette conférence introductive aura pour vocation de vous faire partager notre vision éducative. Elle sera tout au long de la matinée questionnée par différents regards d’experts.

François Fourcade est professeur de management à ESCP Europe. Après avoir travaillé 15 années dans l’industrie automobile, il réalise sa thèse de doctorat à l’Ecole Polytechnique (Paris) sur les problématiques de stratégie et management de l’innovation. Il enseigne dans les programmes de formation continue les démarches de pilotage des entreprises en contexte d’incertitude.
Il dirige depuis 2008 le CIRPP, Centre d’innovation et de recherche en pédagogie de Paris. François Fourcade possède une grande expérience dans l’enseignement des sports dits de pleine nature (parapente, eaux vives, escalade, alpinisme, …) et fait partager son expérience dans des séminaires pour managers ou étudiants en formation de management.



Après une introduction traitant des principaux défis auxquels les entreprises sont aujourd’hui confrontées, François Fourcade invitera des représentants d’entreprises, à venir nous exprimer ce qui, de leur point de vue, doit faire l’objet de la plus grande attention de notre part, communauté éducative de la CCIR.
Grâce à ces regards d’entreprises sur ce que veut dire « professionnaliser tout au long de la vie », nous nous efforcerons de comprendre les efforts de transformations que nous devrons nécessairement poursuivre dans nos différentes institutions.
Avec les regards de:

Vice-président de Cisco EMEA

Fondateur de Precogs

Président de Cloudwatt



Depuis de nombreuses années, l’OCDE mène un travail de sensibilisation internationale du monde éducatif sur les grands enjeux de notre siècle en matière d’éducation. Grâce à la capacité de mobilisation particulièrement dynamique de ses équipes de recherche internationales, l’OCDE parvient à construire des visions transversales des problématiques de l’éducation mondiale.
Bien que ces travaux puissent être parfois critiqués, il n’en demeure pas moins que leurs nombreuses études contribuent à faire avancer la réflexion collective, grâce à une information rigoureusement collectée, qui ne se contente pas de critiquer ou de classer, mais sait indiquer les axes de développement à suivre.
L’ambition de cette conférence sera de vous offrir un panorama étayé des études réalisées, en particulier celles liées à l’évaluation de l’enseignement supérieur (programme AHELO - Assessment for Higher Education Learning Outcomes) ou encore à la formation des enseignants.

Sophie Vayssettes travaille à l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) sur le programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA) depuis 2003 et est en charge de l’organisation, coordination et suivi des rapports initiaux reportant les principaux résultats des cycles PISA. Auparavant elle a travaillé à la direction de l’éducation, de l’emploi, du travail et des affaires sociales et à la direction des sciences et de la technologie. Sophie Vayssettes est titulaire d’un diplôme d’études approfondies en méthodes scientifiques de gestion de l’Université Paris IX- Dauphine et d’une maîtrise d’économétrie de l’Université Paris II-Assas.



Loin des feux de la rampe, une équipe de bénévoles tente depuis des années, avec succès, de réduire la fracture de l’accès au savoir. Ainsi, des populations exclues de notre système économique, réduites à une situation que l’on qualifie d’extrême pauvreté, montrent, sous la conduite très subtile de leurs accompagnateurs, une véritable soif à vouloir apprendre, réfléchir, conceptualiser. Ce qui se joue ici c’est l’enjeu de la dignité humaine, autant que celui de la citoyenneté : bien qu’en marge de la société de par leur situation économique, ces personnes ont pourtant décidé de prendre une part active à la vie collective.
Parce que le rapport au savoir est lui-même bouleversé, décloisonner les mondes devient une nécessité, s’éduquer à chaque instant un impératif …
Dans son exposé, Geneviève Defraigne Tardieu nous fera partager cette aventure extraordinaire du retour à la connaissance, aventure de laquelle, au-delà du profond respect qui s’en dégage, nous saurons tirer de nombreux enseignements transférables à nos contextes pédagogiques.

D’abord enseignante en histoire-géographie, Geneviève Defraigne Tardieu est, depuis 1983, volontaire permanente du Mouvement international ATD Quart Monde, au sein duquel elle a exercé des responsabilités très variées. Elle a vécu 10 ans aux Etats-Unis, où elle a notamment créé des liens avec le milieu universitaire (Harvard, MIT…) à propos de l’éducation dans les milieux défavorisés.
Animatrice de l’université populaire Quart Monde en Ile-de-France de 2001 à 2009, elle a conduit une recherche en sciences de l’éducation sur sa pratique. Sa thèse publiée sous le titre L’université populaire Quart Monde, la construction du savoir émancipatoire, a obtenu le prix de thèses René Rémond 2011.
Animation festive




Charlotte Hess rencontre le tango argentin à l’âge de 14 ans. Formée avec Pablo Veron et Teresa Cunha de la Cie Maguy Marin, elle suit également une formation en danse contemporaine à l’école Peter Goss et en analyse du mouvement à l’université de Paris 8, où elle enseigne le tango argentin de 1997à 1998. Elle intègre la Cie «Argentina », avec laquelle elle tourne pendant plus de 10 ans, en Europe, au Japon... En 2000, elle fonde à Paris l’association Mordida de Tango qui propose des cours, des pratiques, des bals et veut rendre au tango argentin parisien sa dimension sociale et conviviale.