Apprendre, oui ! Mais comment ?

 

Qu’est-ce qu’apprendre ?

Déjà posée lors de la précédente Universités d’été de 2009, la question du processus d’apprentissage demeure, avec une acuité toujours renforcée dans ce monde mouvant, complexe, multidimensionnel.

Comment une école peut-elle concourir à la réussite des jeunes qu’elle accueille chaque jour ? Quelle(s) démarche(s) pédagogique(s) les acteurs de terrain peuvent-ils mettre en place, ou bien même imaginer pour répondre à ce défi permanent ?

Si l’on se réfère à la réflexion de Philippe Meirieu, « Apprendre, c’est avoir un projet, c’est se projeter différent dans l’avenir ». Il s’agit là d’une belle invitation que nous aurions tort de ne pas adresser à nos élèves et étudiants. Car au fond, au centre de tout acte d’apprentissage, il y a d’abord et avant tout désir d’apprendre, volonté de se projeter, « devenir quelqu’un d’autre« ( P.Perrenoud), proposer sa vision du monde, interagir avec les autres.

La tâche semble ardue pour les pédagogues mais les ressources existent :

travailler en pédagogie de projet, partir de l’intérêt individuel pour aboutir au projet collectif, décloisonner les savoirs, favoriser l’interdisciplinarité pour offrir différents éclairages, changer de posture pour construire ensemble du sens, penser les rythmes d’apprentissage …

L’Université d’été nous offre de ce point de vue de nombreuses pistes à explorer. La réflexion autour de l’acte d’apprendre traverse en effet la majorité des ateliers. Mais l’on pourra prêter une attention particulière aux problématiques du groupe ( 1+1=3 / le groupe, un levier pour apprendre), aux enjeux de l’apprentissage mutuel et du travail individualisé en contexte collectif ( « plus on est de fous, plus on rit » / Mais qu’apprend-on?), à la valeur formative de l’expérience ( « apprendre en faisant et chemin faisant »), ou bien à la question du lâcher prise et du rythme d’apprentissage (« peut-on ne pas tout enseigner »?).

Ces choix, non exhaustifs, sont autant d’invitations à saisir pour échanger, questionner et produire à notre tour le sens dont nos élèves ont besoin pour construire le leur. Parce que nous avons, nous aussi,  besoin de nous mettre en projet.

 

Pour conclure ce billet, et puisque le blog de l’Université d’été nous a déjà proposé de réfléchir autour d’une citation de Rousseau, il n’est pas inutile de relire un autre philosophe, qui s’exprimait ainsi au 18ème siècle à propos de l’éducation :

 « Aujourd’hui nous recevons trois éducations différentes ou contraires : celle de nos

pères, celle de nos maîtres, celle du Monde. Ce qu’on nous dit dans la dernière

renverse toutes les idées des premières.»

Montesquieu, Esprit des lois, IV – 1748.

Claire Le Moel,  Enseignante à Tecomah

 

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