Un MOOC, qu’est-ce donc ?

[mouk] signifie Massive Online Open Course. C’est un cours 100% en ligne, gratuit qui vise une cible massive.

Une opportunité indiscutable

Le pouvoir d’attraction des MOOCs en chiffre :

•  Prof. Thrun de Stanford a attiré 160.000 étudiants à son cours d’intelligence artificielle pour 10.000 attendus. Fort de ce succès il fonde la plateforme de MOOCs Udacity[i] qui compte aujourd’hui plusieurs millions d’inscrits venant de plus de 200 pays.

• Coursera, autre plateforme, a atteint le million d’inscrits en 4 mois. Il en a fallu 9 à Facebook[ii]. Coursera c’est 370 cours et plusieurs milliers de nouveaux inscrits quotidiens.

• Le MOOC francophone «L’ABC de la gestion de projet» de Centrale Lille a atteint son nombre maximum de 3600 inscrits en quelques jours[iii].

Comparons avec le commerce en ligne. 12 ans d’existence et un taux moyen de conversion d’un visiteur en consommateur qui stagne à 2,5%. Les MOOCs : 2 ans après leur avènement plus de 10% des inscrits vont jusqu’au bout du cours¹. N’est-ce pas là le signe d’une formidable opportunité ?

Être présent sur ce terrain semble souhaitable

En France, le frémissement est perceptible avec dès Septembre 2013, la 2^ème édition du MOOC de Centrale Lille, l’adoption par Polytechnique, pour 3 cours, de la plateforme Coursera[iv], le premier MOOC francophone en droit[v], fruit d’un partenariat ESCP / Paris 1 / CAVEJ. 2 méta-MOOCs francophones ITyPA[vi] et ReSOP[vii] ont formé plus de 1000 pédagogues au potentiel pédagogique du web2.0. Ils ne manqueront pas d’investir les MOOCs.

Faire du MOOC pourquoi ?

Il convient de s’interroger sur l’efficacité et sur les objectifs des MOOCs. Y apprend-on vraiment ? S’inscrivent-ils dans une stratégie ? Vayssière[viii] suggère de ne pas céder à une n^ème mode techno, mais de saisir l’opportunité MOOCs comme levier d’innovation pédagogique.

Vers un écosystème rentable ?

Les MOOCs peuvent s’avérer bénéfiques à de nombreux titres :

•  certificats de complétion payants

•  promouvoir nos enseignements auprès de publics réputés intouchables

• attirer des étudiants dans nos écoles par la délivrance de crédits gratuits

•  passer du massif gratuit au massif payant[ix], grâce à l’expérience acquise et les ressources déployées dans les MOOCs

L’investissement initial : des ressources numériques réemployables légitimées par nos professeurs et le back-office. Cisel¹ suggère que «la création des ressources d’un MOOC n’implique pas nécessairement un investissement important de la part de l’équipe pédagogique».

ESCP Europe et les MOOC

Dans le cadre d’une expérience soutenue par le CIRPP, ESCP a développé des dispositifs en ligne dont les ressources peuvent être transposées en MOOC à moindre coût. Un accompagnement personnalisé du prof y est intégré, ceci grâce à la réduction des heures face à face. Dans un cadre gratuit et massif, cet accompagnement est trop couteux. Le passage au MOOC impose de le remplacer. Auto-évaluations critiques, enseignements et évaluations par les pairs sont les solutions mises en place dans nos premiers MOOCs.

Et vous ?

En matière de technologie, il faut en général commencer par pratiquer. Que vous souhaitiez enseigner, apprendre, former ou vous former, MOOCez, personne ne se moquera.

Bruno Carpentier, Professeur Assistant (esg), ESCP-Europe.

Références